Football français : John Textor dénonce l'emprise du PSG sur la gouvernance de la Ligue
Le président de l'Olympique Lyonnais, John Textor, a créé une onde de choc dans le football français lors de son passage dans l'émission "Rothen s'enflamme" sur RMC. Dans une intervention remarquée, le dirigeant américain a livré une critique acerbe du système de gouvernance du football hexagonal, pointant particulièrement du doigt l'influence considérable de Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain, sur les instances dirigeantes.
Une DNCG sous influence : le premier pavé dans la mare
Au cœur des préoccupations exprimées par John Textor se trouve la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), l'organisme chargé de surveiller la santé financière des clubs professionnels français. Le président lyonnais n'y est pas allé par quatre chemins, déclarant sans ambages que "la DNCG ne devrait pas appartenir à la Ligue". Cette affirmation soulève des questions cruciales sur l'indépendance de l'instance de contrôle, dont le rôle est pourtant fondamental pour garantir une gestion saine du football professionnel français.
La mainmise d'Al-Khelaïfi sur les discussions stratégiques
L'intervention de Textor prend une dimension encore plus révélatrice lorsqu'il évoque une réunion cruciale concernant les droits TV. Le dirigeant de l'OL raconte avoir été "complètement choqué" par le déroulement des échanges. "J'étais complètement choqué, car on a parlé des droits TV, et le président de la Ligue, qui devait mener les débats, n'a quasiment rien dit", relate-t-il, mettant en lumière la position effacée de Vincent Labrune, président de la LFP, face à l'omniprésence d'Al-Khelaïfi.
Un conflit d'intérêts potentiel
La situation est d'autant plus préoccupante que Nasser Al-Khelaïfi occupe également la présidence de BeIN Sports, un acteur majeur dans le paysage des droits télévisuels du football français. Cette double casquette soulève naturellement des questions sur d'éventuels conflits d'intérêts, particulièrement lors des négociations sur les droits TV. "La Ligue est, d'une manière assez folle, dominée par cet homme", affirme Textor, synthétisant ainsi ses inquiétudes sur la concentration du pouvoir.
Une gouvernance à repenser
Les révélations de John Textor mettent en lumière un système de gouvernance qui semble avoir besoin d'une profonde refonte. La domination présumée d'Al-Khelaïfi sur les discussions stratégiques de la Ligue pose question, notamment dans un contexte où l'équité entre les clubs devrait être une priorité. Le silence apparent de Vincent Labrune lors des discussions importantes suggère un déséquilibre préoccupant dans la prise de décision au sein des instances dirigeantes.
Les implications pour le football français
Ces déclarations soulèvent des questions fondamentales sur l'avenir du football professionnel français. L'indépendance de la DNCG, la transparence dans les négociations des droits TV, et l'équilibre des pouvoirs au sein de la LFP sont autant de sujets qui méritent une attention particulière. La situation décrite par Textor pourrait avoir des répercussions significatives sur la manière dont le football français est géré et supervisé.
Vers une réforme nécessaire ?
L'intervention de John Textor pourrait bien être le catalyseur d'une réflexion plus large sur la gouvernance du football français. Les problématiques soulevées - de l'indépendance de la DNCG à la concentration du pouvoir décisionnel - appellent à une analyse approfondie des structures actuelles et, potentiellement, à leur réforme.
La balle est désormais dans le camp des instances dirigeantes du football français. Les accusations portées par le président de l'OL ne peuvent être ignorées et pourraient bien marquer le début d'un débat crucial sur l'avenir de la gouvernance du football hexagonal. L'enjeu est de taille : garantir un système plus équitable et transparent, où chaque club peut faire entendre sa voix, indépendamment de son poids politique ou économique.
Football français : John Textor dénonce l'emprise du PSG sur la gouvernance de la Ligue
13 janvier 2025